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mPOS & SoftPOS : intégrer Tap-to-Pay au réseau de magasins

12 min

Avec le mPOS, le SoftPOS et les parcours Tap-to-Pay, les enseignes disposent aujourd’hui d’outils capables de transformer l’encaissement en un levier de performance. Cette évolution redéfinit la gestion des paiements unifiés et fluidifie les parcours clients à l’échelle du réseau.

 

Dans cet article, vous trouverez un guide opérationnel pour comprendre ces technologies, les comparer et les intégrer efficacement dans un environnement retail unifié.

mPOS vs SoftPOS : quand choisir l’un, l’autre… ou les deux ?

Le mPOS s’appuie sur un smartphone ou une tablette couplé à un terminal de paiement sécurisé. Ce modèle est pertinent pour les enseignes qui doivent accepter l’ensemble des moyens de paiement.

 

Le SoftPOS, quant à lui, transforme directement un appareil mobile compatible NFC en terminal sans contact. Il s’impose lorsque la rapidité de déploiement et la capacité à encaisser en mobilité sont prioritaires. Le SoftPOS simplifie les opérations et facilite le passage vers un usage Tap-to-Pay.

 

Dans la plupart des réseaux, la solution optimale repose sur une combinaison des deux technologies. Le mPOS assure la compatibilité totale avec les méthodes de paiement et couvre les scénarios complexes. De son côté, le SoftPOS absorbe les pics d’affluence, démultiplie la mobilité en magasin et réduit les coûts de possession.

Architecture d’intégration

L’intégration d’une solution d’encaissement mobile repose sur la communication entre l’application de caisse et le module de paiement. Deux approches dominent :

  • L’intégration app-to-app permet de lancer l’application de paiement depuis la caisse via une URL sécurisée. Elle est rapide à déployer et peu intrusive dans l’architecture existante.
  • L’intégration via SDK, plus profonde, offre un contrôle étendu sur les flux, les logs et l’expérience utilisateur. Elle optimise la performance et la fiabilité dans les environnements intensifs.

 

La passerelle de paiement centralise la gestion des transactions, la tokenisation, les règles d’autorisation et la compatibilité avec les schémas EMV. Combinée à un SSO, l’authentification devient plus fluide pour les équipes en magasin. De plus, le MDM garantit que les appareils restent conformes et sécurisés.

 

Dans un modèle mPOS, les périphériques complètent l’architecture : lecteurs de cartes, bases de recharge et imprimantes portables. À l’inverse, le modèle SoftPOS limite les contraintes matérielles au terminal mobile compatible NFC.

Sécurité & conformité

La sécurité d’une solution d’encaissement mobile repose sur le respect des normes PCI. Les architectures SoftPOS s’appuient sur les cadres CPoC et CPoC+PIN. Il s’agit des exigences techniques pour pouvoir accepter un paiement sur un appareil commercial. Les solutions mPOS reposent, quant à elles, sur des terminaux certifiés PCI PTS.

 

La conformité aux schémas EMV structure la manière dont les transactions sont protégées. Les flux doivent respecter les mécanismes EMV de génération de cryptogrammes, les règles d’autorisation en ligne et les processus de tokenisation. De plus, les attestations de l’OS certifient l’intégrité du système d’exploitation et la non-compromission de l’appareil.

Pour aller plus loin : Orisha Commerce renforce sa collaboration avec Decathlon, avec le déploiement de la solution d’encaissement mobile d’Orisha Commerce.

PIN on COTS & limites opérationnelles

​​L’acceptation du code PIN sur un appareil commercial (PIN on COTS) étend les capacités du SoftPOS, avec le traitement de paiements au-delà du plafond sans contact traditionnel. Ce modèle repose sur des exigences de sécurité renforcées, définies par PCI CPoC+PIN. Le terminal peut alors effectuer des transactions nécessitant une authentification forte.

 

Malgré ces avancées, certaines limites subsistent. Les plafonds autorisés par les banques et les schémas EMV peuvent varier selon les pays et les types de cartes. De plus, les scénarios impliquant la saisie d’un code PIN sur un écran tactile doivent répondre à des contraintes de luminosité, de lisibilité et de résistance.

 

Tous les smartphones ne sont pas éligibles au PIN on COTS. Les listes d’appareils certifiés évoluent progressivement. Pour de nombreuses enseignes, cela conduit à adopter une approche hybride : le SoftPOS pour absorber les encaissements rapides et sans contact, et un mPOS équipé d’un lecteur certifié pour les paiements nécessitant systématiquement un PIN.

Mode offline & reprise

Le mode offline consiste à accepter temporairement des paiements sans connexion réseau. Des règles encadrent les montants, le nombre de transactions consécutives et les types de cartes autorisées. Ce fonctionnement expose néanmoins l’enseigne à un risque de rejet lors de la synchronisation ultérieure. Le moteur de paiement doit donc embarquer des garde-fous, comme le contrôle dynamique des seuils, la détection d’anomalies ou la désactivation automatique du mode offline en cas de comportement suspect.

 

Dès que la connexion est rétablie, les transactions en attente doivent être remontées vers la passerelle. Pour un réseau de magasins, le monitoring centralisé prévient les pertes financières et ajuster en continu les politiques d’autorisation.

Pré-requis devices & réseau

​​Les terminaux utilisés doivent figurer dans la liste des modèles certifiés par le fournisseur de SoftPOS ou par les programmes CPoC/CPoC+PIN. Ils garantissent le respect des exigences. Les terminaux utilisés en magasin doivent résister aux chutes, aux manipulations et aux recharges fréquentes.

 

Le Wi-Fi doit également être dimensionné pour absorber des pics de charge, avec une latence faible. Le fallback LAN peut devenir indispensable pour maintenir la continuité des encaissements. De plus, l’usage d’un MDM (application de gestion des terminaux mobiles) assure un pilotage centralisé.

 

Pour aller plus loin : 3 raisons pour lesquelles un système de point de vente mobile augmente les ventes

Cas d’usage

​​En période d’affluence, le queue-busting réduit les files d’attente en déployant rapidement des points d’encaissement mobiles. Les équipes peuvent finaliser un achat directement en rayon ou accompagner un client dans un parcours hybride libre-service.

 

Dans les configurations pop-up, les corners éphémères ou les shop-in-shop, la légèreté du SoftPOS supprime toute dépendance à une installation matérielle. Les collaborateurs opèrent de manière autonome. Le click-and-collect bénéficie également de cette approche. Les vendeurs peuvent scanner, remettre la commande et encaisser d’éventuels achats additionnels.

 

Enfin, les événements (ventes privées, défilés, animations, lancements) représentent un terrain privilégié pour les solutions mobile-first, qui absorbent des volumes fluctuants de transactions.

Dimensionnement du queue-busting

Pour estimer rapidement le nombre de devices nécessaires, une approche simple consiste à partir du temps moyen d’encaissement et du volume maximal de clients à absorber pendant les pics.

 

Formule de base
Nombre de devices = (Clients par minute en pic d’affluence × TPS moyen) ÷ 60

 

Exemple
Si une enseigne doit absorber 20 clients/minute et que le TPS moyen est de 12 secondes :
(20 × 12) ÷ 60 = 4 devices nécessaires.

 

Règle pratique

  • Ajouter 1 device supplémentaire pour couvrir les aléas (pannes, latence, déplacements) ;
  • Prévoir une marge de +20 % dans les magasins à très forte saisonnalité ;
  • Réviser le dimensionnement après 2 semaines de pilote pour intégrer les comportements réels des équipes.

KPIs & pilotage

​​

Le pilotage d’un dispositif mPOS ou SoftPOS repose sur un ensemble d’indicateurs :

  • Le temps par service (TPS) mesure la durée nécessaire pour finaliser une transaction, depuis la demande de paiement jusqu’à l’autorisation ;
  • La part d’encaissements réalisés via des terminaux mobiles mesure l’adoption réelle par les équipes de vente ;
  • La réduction du temps d’attente en caisse constitue un levier direct sur la satisfaction client et le taux de conversion. Suivre les temps d’attente permet d’objectiver les bénéfices des encaissements en rayon ;
  • Le taux d’acceptation des paiements reflète la capacité du dispositif à traiter correctement les autorisations.

TCO & déploiement

​​Le SoftPOS réduit la part d’investissement initial en supprimant l’achat de terminaux spécialisés. De son côté, le mPOS nécessite un matériel dédié, mais apporte une compatibilité maximale avec l’ensemble des moyens de paiement.

 

Dans une approche mPOS, les stations de recharge, les holsters et les imprimantes portables représentent des coûts additionnels. Avec le SoftPOS, le coût matériel se concentre sur le renouvellement des smartphones ou tablettes, la gestion de l’autonomie et les politiques de durcissement de l’OS. 

 

La réussite du déploiement repose en partie sur la formation des vendeurs. La simplicité du SoftPOS facilite l’adoption, mais les équipes doivent maîtriser les règles d’autorisation. Pour le mPOS, l’usage du matériel additionnel nécessite un apprentissage plus structuré.

TPE mobile vs mPOS vs SoftPOS

Critère

TPE mobile

mPOS

SoftPOS

CAPEX / OPEX

 

CAPEX élevé (achat terminaux certifiés), OPEX modéré (maintenance/remplacement)

 

CAPEX moyen (smartphone + lecteur), OPEX lié au renouvellement du mobile et support périphériques

 

CAPEX très faible (usage smartphone/tablette existants), OPEX principalement logiciel/MDM

 

UX vendeur

 

Expérience standard, peu flexible ; nécessite passage en caisse ou manipulation dédiée

 

Expérience fluide mais dépend de la connexion avec le lecteur ; processus robuste et familier

 

UX très mobile, encaissement directement depuis l’app ; adoption rapide par les équipes

 

UX client

 

Parcours traditionnel

 

Parcours flexible

 

Parcours entièrement sans contact

 

Gestion du PIN

 

PIN natif via clavier physique, sans limite

 

PIN natif sur le lecteur ; conformité PCI PTS

 

PIN on COTS selon appareils certifiés CPoC+PIN ; restrictions selon pays / plafond

 

MDM / contrôle flotte

 

Peu concerné

 

Fortement recommandé pour gérer mobiles + application + lecteur

 

Indispensable : attestations OS, durcissement, mises à jour, conformité CPoC

 

Mode offline

 

Généralement supporté

 

Support selon PSP ; dépend du lecteur et de l’intégration

 

Plus restrictif ; mode offline soumis à règles strictes

 

Robustesse / durabilité

 

Très robuste ; conçu pour usage intensif magasin

 

Robuste selon accessoires ; lecteur sécurisé fiable

 

Dépend du smartphone/tablette ; nécessite standardisation d’un parc certifié

 

Déploiement réseau

 

Lourd 

 

Modéré 

 

Très rapide 

 

Scénarios privilégiés

 

Caisse fixe, environnements à forte exigence réglementaire, volumes élevés

 

Mode hybride : mobilité + compatibilité totale, queue-busting avancé

 

Maximum de mobilité : pop-up, shop-in-shop, rayon, événements, petits formats

 

TCO global

 

Élevé

 

Modéré

 

Faible

 

Flux transactionnel

  • Le POS ou le site e-commerce envoie une demande de paiement au PSP, incluant le montant, le contexte et l’identifiant de commande ;
  • Le PSP crée la requête d’autorisation, applique la tokenisation et transmet les informations sécurisées au device SoftPOS ;
  • Le SoftPOS capte le moyen de paiement via NFC, génère le cryptogramme EMV et, si nécessaire, déclenche la saisie PIN on COTS ;
  • Le PSP traite l’autorisation en temps réel auprès du réseau carte, puis renvoie un statut (accepté, refusé, fallback) ;
  • Le device SoftPOS affiche le résultat et renvoie la confirmation au POS ou à la plateforme e-commerce pour finaliser la vente ;
  • Les systèmes back-office réalisent ensuite la réconciliation : rapprochement PSP ↔ OMS/ERP, contrôle des écarts et reporting financier consolidé.

Blueprint 60–90 jours

​​La première phase consiste à lancer un pilote multi-magasins, représentatif de la diversité du réseau :

  • Points de vente à fort trafic ;
  • Magasins plus petits ;
  • Environnements contraints en connectivité ou en surface.

 

L’objectif est de valider la compatibilité des devices, la stabilité réseau, les performances de la passerelle et l’adoption par les équipes.

 

La deuxième phase vise l’industrialisation :

  • Standardisation du parc mobile ;
  • Stabilisation de la configuration réseau ;
  • Durcissement de l’OS ;
  • Formalisation du parcours vendeur ;
  • Mise en place d’un monitoring centralisé.

 

La dernière phase est celle du scale, c’est-à-dire le déploiement progressif sur l’ensemble du réseau. Chaque vague s’accompagne d’un contrôle qualité et d’un suivi renforcé des magasins équipés.

Check-list conformité

  • Device présent dans la liste des modèles certifiés.
  • Attestations OS actives.
  • Tokenisation activée.
  • Schémas EMV validés.
  • Transport chiffré, certificats vérifiés
  • MDM opérationnel : verrouillage OS, mises à jour, politique d’apps.
  • Tests PIN on COTS réalisés.
  • Mode offline configuré.
  • Monitoring en place.

 

Responsabilités

  • Retailer : choix des devices certifiés, MDM, réseau, formation.
  • PSP : conformité PCI/EMV, clés, autorisations, tokenisation.
  • Éditeur / intégrateur : sécurisation app/SDK, communication, monitoring.

En combinant les technologies mPOS et SoftPOS, les enseignes réduisent leurs coûts d’exploitation tout en gagnant en fluidité. Mais la vraie valeur repose sur la qualité de l’intégration et la capacité à déployer ces usages à grande échelle.

 

Les réseaux qui structurent cette transition renforcent leur performance commerciale et améliorent l’expérience vécue en magasin. L’encaissement devient plus simple, plus mobile et réellement omnicanal.

Questions fréquemment posées


SoftPOS vs mPOS : quelles différences ?

Le SoftPOS active Tap-to-Pay sur smartphone (appareil grand public administré via MDM), idéal pour renforts/pics et pop-ups. Le mPOS s’appuie sur terminaux pros et accessoires (lecteur, base, scan), mieux adapté à des usages intensifs en boutique. Beaucoup d’enseignes combinent les deux.

Quelles exigences de sécurité pour le SoftPOS ?

Conformité PCI (CPoC / CPoC+PIN), gestion EMV, tokenisation, durcissement OS, attestation d’intégrité, SSO/MDM, et supervision en temps réel (journaux, alertes). Les flux et preuves doivent être audités.

Peut-on encaisser hors ligne ?

Uniquement avec des règles strictes (plafonds, types de cartes autorisées, scoring de risque) et une reprise de synchronisation robuste. Documenter ce qui est permis/forbidden, et tracer chaque opération.

Quels KPIs suivre au lancement ?

TPS (transactions/seconde), % encaissements mobiles, temps médian en file, taux d’acceptation carte, échecs par cause (réseau, terminal, SCA), adoption vendeurs.