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Seconde main omnicanale : au cœur de la transformation du retail

15 min
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Portée par la quête de sens, de durabilité et d’économies, la seconde main transforme en profondeur les modèles de vente. Combinée à une approche omnicanale, elle permet d’offrir une expérience client fluide, cohérente et responsable.

 

Cet article explore comment le recommerce omnicanal redéfinit les parcours d’achat et ouvre de nouvelles opportunités de croissance pour les marques.

Le recommerce, levier durable… et rentable

Une attente forte des consommateurs

La seconde main répond à une exigence des consommateurs, en quête d’achats plus responsables et de transparence. En 2024, 72 % des Français ont acheté un produit d’occasion, et parmi eux, près de la moitié réalise à minima un achat d’occasion par mois.

 

Les motivations sont multiples : préserver l’environnement, donner une seconde vie aux produits, et pour 2 acheteurs d’occasion sur 3 faire des économies. Cette approche séduit particulièrement les jeunes générations, qui privilégient désormais la valeur d’usage à la possession.

Ce que les consommateurs attendent

  • Une expérience omnicanale cohérente entre neuf et seconde main ;
  • Des garanties sur la qualité et l’origine des produits repris ou revendus ;
  • Une démarche simple et transparente, en magasin comme en ligne.

Un marché en pleine structuration dans le retail

Selon le rapport ThredUp (2025), le marché mondial de la seconde main devrait atteindre 367 milliards de dollars d’ici 2029. Autrefois dominé par les plateformes spécialisées comme Vinted ou Back Market, il est désormais investi par les enseignes traditionnelles du retail.

 

Cette transformation traduit un changement de paradigme, qui repose sur les nouveaux modèles de l’économie circulaire (rachat, reconditionnement, revente directe, dépôt-vente intégré). La seconde main devient ainsi une extension naturelle du commerce unifié.

Pourquoi les enseignes doivent l’intégrer dans leur parcours client

Les consommateurs veulent pouvoir acheter, revendre ou échanger leurs produits au sein d’un même écosystème. Ils attendent une expérience circulaire qui valorise chaque étape du cycle de vie du produit.

Pour les retailers, cela représente un double levier :

  • Fidélisation : proposer un service de reprise incite les clients à revenir en magasin ou sur le site ;
  • Création de valeur : la revente d’articles reconditionnés crée de nouvelles sources de revenus, tout en renforçant l’image durable de la marque.

 

Les premières études montrent que les dispositifs de fidélité, type « cagnotte » ou « bon de reprise », augmentent l’intention de réachat et renforcent la fidélité dans la seconde main.

Le cas Back Market : l’omnicanalité simple et efficace

Né comme une marketplace dédiée au reconditionné, Back Market s’est imposé en quelques années comme référence mondiale de la seconde main technologique. L’entreprise, d’abord centrée sur la mise en relation entre vendeurs professionnels et acheteurs, a progressivement élargi son offre vers un écosystème complet de services.

Le dépôt d’un téléphone en magasin

Benjamin est à Paris. Son smartphone montre des signes de fatigue : batterie instable, écran fissuré. En passant devant un magasin partenaire Back Market, il découvre qu’il peut y déposer directement son appareil pour reprise.

 

Un conseiller l’accueille, scanne le téléphone et lui propose une estimation immédiate : 100 €. L’opération est transparente et sans attente. Benjamin accepte la reprise et dépose son appareil. Son téléphone rejoindra bientôt le circuit de reconditionnement.

L’entrée du téléphone dans le flux seconde main

Une fois le téléphone déposé, le processus de reconditionnement s’enclenche. Le magasin partenaire transmet les données à la plateforme Back Market, qui oriente l’appareil vers un centre agréé. Là, il est testé, réparé et classé selon un niveau de qualité standardisé.

 

Ce flux logistique inversé repose sur une infrastructure centralisée : chaque téléphone possède un identifiant unique, suivi tout au long de son parcours. De la collecte à la remise en vente, Back Market assure une visibilité complète, renforçant la confiance du consommateur.

Cagnotte créditée et réutilisation en ligne

Quelques heures après son passage en magasin, Benjamin reçoit une notification Back Market : sa cagnotte a été créditée de 100 €. L’information est claire, accessible depuis son espace personnel en ligne.

 

Benjamin se connecte à son compte. Son solde s’affiche et peut être utilisé pour l’achat d’un téléphone reconditionné. Il parcourt le catalogue et choisit un smartphone remis à neuf. En quelques clics, il valide son achat en utilisant sa cagnotte comme moyen de paiement partiel, complétée par sa carte bancaire.

 

Ce parcours illustre un cercle vertueux entre reprise et réachat :

  • Le produit usagé retrouve de la valeur ;
  • Le client bénéficie d’un avantage direct, sans intermédiaire ;
  • Le retailer renforce sa relation client et favorise le réengagement.

Pourquoi ça marche ?

Ce qui fait la force du modèle Back Market, c’est sa simplicité perçue. Chaque étape du parcours est connectée dans un écosystème omnicanal fluide. L’utilisateur garde le contrôle, tout en ayant le sentiment d’un accompagnement continu.

 

Identité visuelle, messages clairs, service client réactif : que Benjamin soit en boutique, sur son application ou sur le site web, il retrouve le même univers de marque et les mêmes garanties. La réassurance est au cœur du dispositif de seconde main grâce aux diagnostics certifiés, à la garantie d’un an et à une politique de retour simple. Ces éléments transforment l’achat reconditionné en une expérience fiable.

 

Certains retailers vont plus loin en proposant l’encaissement mobile de produits de seconde main, permettant de finaliser la reprise ou la vente directement depuis une tablette ou un smartphone.

Autre exemple inspirant : Galeries Lafayette & BHV

Depuis 2022, les Galeries Lafayette et le BHV Marais ont intégré la seconde main dans leur stratégie omnicanale, en installant des corners physiques dédiés dans plusieurs de leurs magasins. En s’alliant à des partenaires comme Reliving ou Personal Seller (vêtements et accessoires de mode), ils ont su créer une expérience client fluide entre les univers du neuf et de l’occasion.

 

Mais surtout, les premiers résultats sont là :

  • +15 % de fréquentation en magasin dans les zones où les corners seconde main sont installés ;
  • Cible plus jeune captée : majorité des clients ont moins de 35 ans ;
  • Taux de réachat en ligne boosté chez les clients exposés à ces services ;
  • Engagement accru dans le programme de fidélité grâce aux bonus cumulables sur les achats seconde main.

 

Cette initiative prouve qu’il est possible de concilier image premium, RSE et performance business, à condition d’intégrer la seconde main dans une architecture omnicanale cohérente :

  • Visibilité online/offline de l’offre ;
  • Intégration au CRM et au programme de fidélité ;
  • Interconnexion avec les parcours clients existants.

Ce que cela implique pour les enseignes traditionnelles

Des flux à piloter entre le physique, le digital et les partenaires

Intégrer la seconde main dans une stratégie omnicanale suppose une orchestration logistique précise :

  • Coordination entre magasins, entrepôts et partenaires reconditionneurs ;
  • Synchronisation des stocks pour garantir la disponibilité en temps réel ;
  • Traçabilité des produits à chaque étape grâce à un identifiant unique.

Des données clients à synchroniser

Dans un parcours omnicanal intégrant la seconde main, la donnée client est le ciment de l’expérience. Les retailers doivent être capables de reconnaître un consommateur quel que soit son point d’interaction.

 

Cela implique de centraliser les informations issues de différents systèmes. Une donnée unifiée garantit de créer une vision unique du client, intégrant ses interactions seconde main et neuf.

Une logique de fidélisation renforcée

En permettant aux consommateurs de revendre, réparer ou racheter dans le même écosystème, les enseignes prolongent la durée de vie de la relation. Chaque interaction devient une opportunité de réengagement. Ce modèle encourage l’économie circulaire : un client qui revend est plus enclin à racheter, surtout si la marque facilite la transaction par des avantages concrets.

Ce que doit permettre une solution omnicanale adaptée

Gestion des reprises, réparation, revente

Les flux de seconde main nécessitent une coordination rigoureuse entre points de vente, partenaires logistiques et plateformes e-commerce. L’objectif est d’offrir une expérience aussi fluide que celle d’un achat classique, tout en garantissant la traçabilité des produits.

 

Une plateforme unifiée doit permettre de :

  • Enregistrer les reprises directement en magasin ou en ligne, avec estimation automatique de la valeur ;
  • Suivre les réparations et reconditionnements grâce à un identifiant unique produit ;
  • Mettre à jour du stock en temps réel.

Intégration aux solutions existantes

Une solution de seconde main performante doit être synchronisée avec le POS, l’OMS, le CRM et la plateforme e-commerce afin d’assurer la cohérence des informations sur tous les canaux :

  • Le POS enregistre la reprise et déclenche la mise à jour du stock ;
  • L’OMS orchestre la circulation des produits entre entrepôts, partenaires et canaux de vente ;
  • Le CRM conserve l’historique client et alimente les campagnes de fidélisation ;
  • Le site e-commerce affiche en temps réel les produits reconditionnés disponibles.

Reporting et fidélité omnicanale

La solution omnicanale doit offrir une vision analytique des performances de la seconde main. Le reporting garantit la mesure de la rentabilité, le suivi des comportements clients et le pilotage de la fidélisation.

 

Les indicateurs essentiels à suivre :

  • Volume et valeur des reprises vs ventes reconditionnées ;
  • Montant moyen des cagnottes créditées et réutilisées ;
  • Taux de réachat et impact sur la fidélité client.

 

En parallèle, la gestion centralisée des cagnottes et programmes de fidélité renforce la cohérence du parcours : un client peut déposer un article en magasin, recevoir un crédit instantané, puis l’utiliser en ligne ou dans un autre point de vente. Grâce aux outils de clienteling, les conseillers disposent d’une vision complète du profil client et peuvent ainsi personnaliser l’échange et recommander un produit reconditionné adapté.

 

Ainsi, une enseigne capable d’unifier ses ventes, reprises et récompenses dispose d’une expérience client fluide et d’un avantage concurrentiel durable.

Recommerce + omnicanal : les bénéfices à la clé

Recruter de nouveaux clients

Certaines enseignes comme Kiabi ou Kidkanaï l’ont prouvé : le recommerce attire des consommateurs sensibles à la durabilité, au prix juste et à la transparence. En intégrant ces attentes dans une expérience fluide et unifiée, les enseignes gagnent en attractivité.

 

La seconde main agit comme un canal d’entrée accessible : elle permet à de nouveaux clients de découvrir la marque via des produits reconditionnés ou d’occasion, avant de se tourner vers le neuf.

Réduire le coût d’acquisition

La mise en place d’une offre de seconde main omnicanale constitue un levier pour diminuer le coût d’acquisition client. Les enseignes réduisent leurs dépenses marketing tout en augmentant la valeur perçue de leur marque.

 

Le recommerce s’appuie sur des actifs déjà présents dans l’écosystème : clients fidèles, produits retournés, stocks dormants ou invendus. Chaque article repris devient un point de contact supplémentaire, générant du trafic en magasin ou sur le site e-commerce.

Stimuler les ventes et l’engagement client

L’intégration de la seconde main dans une stratégie axée sur l’omnicanalité crée un cercle vertueux entre engagement et conversion. Les enseignes multiplient ainsi les interactions tout au long du cycle de vie client, où chaque échange devient une occasion d’achat.

 

De plus, les clients engagés dans une démarche circulaire sont plus enclins à rester actifs : ils consultent régulièrement leur espace personnel, suivent leurs cagnottes, et reviennent pour profiter des offres. Cette dynamique d’usage continu renforce à la fois la fréquence d’achat et la valeur moyenne du panier.

Effets du recommerce sur les performances

  • Hausse du taux de réachat grâce aux crédits issus des reprises ;
  • Engagement accru via des parcours personnalisés et responsables ;
  • Renforcement du lien émotionnel entre marque et consommateur.

Et si vous passiez à l’action ?

3 conseils pour lancer votre projet recommerce omnicanal

  1. Démarrer par un pilote maîtrisé
    Identifiez un segment produit ou un point de vente test. Ce pilote permettra de valider les processus avant un déploiement global.
  2. Connecter vos systèmes existants
    Assurez-vous que vos outils communiquent entre eux. Une intégration fluide est essentielle pour centraliser les données et offrir une expérience d’omnicanalité cohérente.
  3. Valoriser la démarche auprès du client
    Communiquez clairement sur la reprise, la transparence des prix et les bénéfices environnementaux. Créez un parcours valorisant : cagnotte, avantages fidélité, traçabilité des produits.

Exemple de Geev Shop

La plateforme Geev, connue pour son application de dons entre particuliers, ouvre désormais Geev Shop, un espace physique dédié à la seconde main gratuite. Ce concept relie le digital et le magasin autour d’un modèle circulaire sans transaction financière.

 

Cycle de vie d’un objet chez Geev Shop

  1. Adhésion : Création du compte Geev.
  2. Dépôt en magasin : L’objet est enregistré et mis en rayon.
  3. Mise à disposition : L’objet devient accessible aux membres et trouve un nouveau propriétaire.
  4. Crédit d’accès : Le déposant peut récupérer jusqu’à 5 objets par semaine en magasin.

Pourquoi s’équiper d’une solution comme Orisha Commerce

Mettre en place une offre de seconde main omnicanale nécessite une infrastructure technologique capable d’unifier les processus et les données. Grâce à son écosystème intégré, Orisha Commerce permet de centraliser la gestion des stocks, des commandes et des flux entre le neuf et la seconde main. Les enseignes peuvent piloter en temps réel leurs opérations de reprise, de revente et de livraison, tout en offrant une expérience client cohérente.

Deux modèles, une même ambition : intégrer la seconde main dans un parcours omnicanal fluide

Critères

Back Market

Pure player → phygital

Galeries Lafayette/BHV

Retailer historique

Point de départ

Digital natif (100 % e-commerce)

Retail physique premium

Objectif initial

Renforcer la proximité client

Répondre aux attentes RSE et capter une clientèle plus jeune

Offre seconde main

Reprise en magasin partenaire + cagnotte

Corners physiques dédiés avec partenaires externes

Omnicanalité

Cagnotte utilisable en ligne, parcours 100 % connecté

Achat/revente en magasin + bénéfices fidélité cross-canal

Technologie utilisée

Intégration POS + e-commerce + compte client unifié

Interfaçage CRM + programme de fidélité omnicanal

Résultats observés

Hausse du taux de réachat ; amélioration de la valeur client

+15 % de trafic magasin ; hausse du taux de réachat en ligne

Cible prioritaire

Jeunes urbains digitalisés

CSP+ sensibles à l’économie circulaire

Levier stratégique

Fluidité transactionnelle & self-service

Image de marque & expérience différenciante

À retenir

Deux modèles différents, mais un même socle stratégique

  • Gestion unifiée des flux ;
  • Personnalisation de la relation client ;
  • Interconnexion des canaux de reprise, vente et fidélité.

 

Quelle que soit la maturité de l’enseigne, un projet recommerce bien orchestré dans une logique omnicanale permet de :

  • Générer du trafic ;
  • Améliorer l’expérience client ;
  • Renforcer la fidélisation ;
  • Activer de nouveaux leviers de rentabilité.

Questions fréquemment posées


Comment évolue le marché de la seconde main ?

Le marché de la seconde main se porte bien, il devrait atteindre 367 milliards de dollars d’ici 2029. Les grandes enseignes s’y engagent de plus en plus, faisant de la seconde main un segment structuré et rentable du retail.

Quelles catégories dominent le marché de la seconde main ?

  • Les vêtements et accessoires de mode ;
  • Les smartphones et produits électroniques ;
  • Les meubles et articles de décoration ;
  • Les équipements de sport.

Quels sont les avantages de la vente de seconde main en omnicanal ?

  • Expérience client fluide : reprise, revente et achat possibles sur tous les canaux ;
  • Nouveaux relais de marge grâce à la valorisation des produits existants ;
  • Image de marque durable alignée avec les attentes des consommateurs ;
  • Fidélisation renforcée grâce aux cagnottes et parcours circulaires intégrés ;
  • Meilleure connaissance client via la centralisation des données entre neuf et reconditionné.

Comment les marques intègrent-elles une offre de seconde main dans leur stratégie ?

Les marques intègrent une offre de seconde main dans leur stratégie via plusieurs leviers :

  • Espaces dédiés à la revente ou au dépôt en magasin ;
  • Plateformes en ligne connectées à leur site e-commerce principal ;
  • Programmes de reprise avec estimation et bon d’achat immédiat ;
  • Partenariats avec des acteurs spécialisés du reconditionnement ou du recyclage.